Les élèves reviennent et parmi les travailleurs
À chaque année, les élèves attendent avec impatience la fin du mois de juin puisque cela annonce l’achèvement de l’année scolaire et le début du long congé d’été. Puis, le 24 juin, c’est le Québec qui fait la fête! Dès le lendemain, la fête est terminée et la course contre la montre commence pour plusieurs entrepreneurs en construction. L’été passe et les familles attendent avec impatience que la rentrée scolaire arrive. Plusieurs écoliers entrent dans une école partiellement ou entièrement rénovée. Mais que s’est-il passé pendant leur absence?
La vérité est que les travailleurs de l’industrie de la construction se sont démenés afin d’accomplir des tâches titanesques dans un délai très court. La charge est si importante qu’elle est trop souvent irréaliste. Certains objectifs ne seront pas atteints, plusieurs projets ne seront pas terminés. Ce sont à la fois les élèves, les membres du personnel de l’école et l’entrepreneur qui en paieront le prix.
Effectivement, après avoir été délaissées pendant plus de 40 ans, nos institutions scolaires ont besoin de beaucoup d’amour. De simple travaux de remplacement de fenêtres peuvent prendre des proportions démesurées. Par exemple, quand des moisissures sont découvertes sous les vieux montants de bois; moisissures parce que l’eau s’infiltre par les vieux cadres depuis plusieurs années. De plus, tous les intervenants le savaient, mais nous avons choisi, collectivement, de ne pas s’occuper du problème. Plutôt, nous avons mis de l’argent ailleurs que dans les bâtiments qui abritent nos enfants pendant la journée.
Comment ça fonctionne une rénovation d’école?
Dès la mi-septembre, les commissions scolaires commencent à publier leurs projets sur le Système Électronique d’Appel d’Offres (SEAO) pour l’année suivante. Des projets qui sont déjà en branlent depuis plusieurs mois. En effet, des projets de toutes sortes fusent de toutes parts pour des centaines d’établissements au Québec. Et le processus peut s’étirer jusqu’aux derniers élans de juin.
Souvent, les appels d’offres ne récoltent qu’un seul soumissionnaire ayant déposé un prix ou même, parfois, aucun soumissionnaire du tout. Puisque les entrepreneurs sont déjà au maximum de leurs carnet de commande, ils ne veulent plus soumissionner. Sans compter qu’ils n’arrivent plus à obtenir des prix des sous-traitants. Il n’y a pas assez de plombiers et d’électriciens présentement pour suffire à la tâche. Il est indéniable que les entrepreneurs n’auront pas la main d’oeuvre disponible pour atteindre les objectifs des clients s’ils soumissionnent trop. Le client peut donc difficilement obtenir le meilleur prix possible pour son projet. Il faut reconnaître que nous atteignons présentement la limite du système actuel, soit celui du plus bas soumissionnaire conforme.
La main d’oeuvre
Il y a de plus en plus de travaux à faire dans ces bâtiments vieillissants. Cependant, moins de main-d’oeuvre compétente est disponible pour exécuter la tâche. Les entrepreneurs éprouvent de la difficulté à trouver des sous-traitants qui seront eux aussi disponibles pour faire les travaux en période de pointe. De toute évidence, la pénurie de main d’oeuvre s’étend aussi aux fournisseurs de matériaux. Il n’est pas rare que la porte spécifiée dans le contrat ne soit disponible seulement qu’au mois de septembre. Toutefois, les travaux doivent être terminés avant le retour en classe par les élèves. Il va sans dire qu’une multitude de travaux dépendent d’un seul petit retard de livraison. Le manque de main d’oeuvre est un irritant majeur de l’industrie depuis quelques années. En ajoutant un délai toujours plus compressé pour exécuter les travaux, ces derniers deviennent progressivement plus complexes.
Les surprises et leurs changements
Outre les problèmes listés plus haut, lorsque l’entrepreneur se mobilise à la fin des classes, la première étape consiste en général à démolir les éléments existants. Souvent, c’est à ce moment que les conditions inconnues surviennent. Pour pallier ces nouveaux problèmes, les professionnels émettent des directives de changements. Ces nouveaux travaux entraînent des retards et ajoutent du travail qui ne rentre plus dans l’horaire, déjà compressé au maximum. Cependant, les délais pour compléter la surcharge de travail ne sont que très rarement allongés.
Même si l’entrepreneur est invité à visiter les lieux en période de soumission, le véritable état des lieux n’est observé que quand les murs sont dégarnis. Et même si le personnel supplémentaire était disponible, vient un moment où on ne peut pas ajouter un charpentier par dessus la tête d’un autre. Considérons, par exemple, que l’on rénove un bloc sanitaire, l’espace y est restreint. Le peintre ne peut pas peindre si les murs ne sont pas encore finis.
Par la suite, une fois les anciennes installations démolies, les travailleurs s’attaquent à la reconstruction, en suivant les plans qui traduisent la vision des professionnels. Vision qui vient souvent tout juste de changer, suite à la découverte des différentes problématiques. Les délais étant tout aussi courts pour eux, ce qu’ils couchent sur le papier ne fonctionne pas toujours avec l’existant. Mettre en oeuvre la vision des professionnels est une tâche parfois irréalisable et, en y ajoutant des surprises et des changements, nous sollicitions les compétences de nos employés et de nos sous-traitants à leur maximum. Ce qui fait qu’un projet, qui devait être beau et élégant à l’étape de la conception, n’est pas toujours reproduit dans la réalité.
Les travaux à temps restreint
Ceci expliquant, en partie, les raisons qui font que vos enfants retournent parfois à l’école en plein chantier. Les intervenants font sans contredit de leur mieux pour éviter le bruit et la poussière, mais avec certaines limites. Alors les plaintes des professeurs, du personnel de soutien et des parents se rendent aux clients. Les travaux deviennent forcément des travaux de soirs et de fin de semaine. Après un été surchargé, les travailleurs font de leur mieux, avec moins de temps, et les travaux avancent au compte-goutte. Par ailleurs, une fois le chantier remis aux usagers, il reste souvent des correctifs à apporter. Ces déficiences sont corrigées dès que possible. C’est ainsi que les élèves croisent parfois des travailleurs.
Le déficit d’entretien de nos institutions publiques va demander plusieurs années de travaux avant d’être comblé. Il est essentiel de réfléchir collectivement aux conditions offertes aux acteurs de l’industrie de la construction. Sans un minimum d’attraits, les chantiers publics risquent d’être délaissés au profit des donneurs d’ouvrages privés. Et, collectivement, nous nous retrouverions dans un cul de sac.
Depuis ses débuts, Construction Richelieu réalise de nombreux chantiers dans les écoles de huit commissions scolaires différentes. Nous avons à cœur la sécurité de tous nos travailleurs et de celle de nos sous-traitants en plus de celle des élèves qui évoluent dans les bâtiments qui sont toujours en conditions de chantier.
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Références: